Lopez Lomong, un symbole à Pékin

Les Etats-Unis ont désigné comme porte-drapeau de leur délégation olympique à Pékin, vendredi 8 août, un athlète né au Soudan et militant pro-Darfour, Lopez Lomong, 23 ans, spécialiste du 1 500 m.

Lopez Lomong a fui le Soudan à l’âge de 6 ans, avant d’émigrer aux Etats-Unis, dont il a obtenu la nationalité en 2007. " En tant qu’athlètes, nous devons envoyer un message au gouvernement [soudanais] de ne pas tuer ou bombarder, et à la Chine d’arrêter - son soutien", a-t-il déclaré sur un blog pro-Darfour avant les Jeux. C’est au nom de la même cause qu’une association d’athlètes, Team Darfour, espère se faire entendre. Mais son cofondateur, le patineur américain de vitesse Joey Cheek, champion olympique en 2006, s’est vu retirer son visa par la Chine mercredi 6 août, un jour avant son départ pour Pékin, où il devait assister aux compétitions.

Avec d’autres pays comme la Russie ou l’Afrique du sud, la Chine vient de faire inscrire dans une résolution de l’ONU son "inquiétude" après la demande de mandat d’arrêt mi-juillet lancé par le procureur de la Cour pénale internationale à l’encontre du président soudanais, Omar Hassan Al-Bachir, accusé de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide au Darfour. Ce geste de Pékin en faveur du dictateur de Khartoum a été vivement critiquée par les Etats-Unis, qui parlent d’un "mauvais signal au président soudanais". La résolution 1828 du Conseil de sécurité a été adoptée jeudi 31 juillet malgré l’abstention des Etats-Unis, et permet la prolongation d’un an du mandat de la force de paix ONU-Union africaine (Minuad) au Darfour.