Michael Martin victime de la ’’démocratie Youtube’’

Vivement critiqué pour son laxisme dans le scandale des notes de frais du Parlement britannique, le « speaker » de la Chambre des Communes Michael Martin a démissionné. Cet ancien ouvrier métallurgiste, à la droite du parti travailliste, occupait un des postes les plus prestigieux du Royaume-Uni. "Cela nous donne l’occasion unique de mettre sur pied une nouvelle Chambre des communes qui ne soit pas une caste à part, selon le commentaire d’un député conservateur (Douglas Carswell). Nous devons moderniser cette maison et la rendre compatible avec l’ère Youtube". (Sources : AFP, site de l’Assemblée Nationale).

Né en 1945 à Glasgow, d’origine modeste (fils d’un pêcheur et d’une femme de ménage), Michael Martin mit un terme à ses études dès l’âge de 15 ans pour devenir apprenti métallurgiste. Il s’engagea bien vite dans l’action syndicale et rejoignit le Parti Travailliste à 21 ans. Sa carrière politique débuta en 1973, où il fut élu conseiller Travailliste à Glasgow ; il devint membre du Parlement 6 ans plus tard. Appartenant à la branche la plus conservatrice du parti (notamment sur les sujets de l’homosexualité et de l’avortement), il fut élu Speaker en 2000, ce qui en fit le premier Speaker catholique à la chambre basse du Parlement depuis la Réforme au 16e siècle. Et, comme le veut la tradition, il quitta le Labour.

Car le « speaker » se doit d’être impartial, situé au-dessus des partis. Son rôle est de représenter la Chambre auprès des autres institutions et de diriger en toute neutralité les débats parlementaires. Le respect de ces règles par M. Martin fut bien vite mis en doute : en 2006 il causa le tumulte durant une séance en rejetant une question de David Cameron à Tony Blair, jugée inappropriée ; en 2007 il fut vivement critiqué pour avoir laissé la police britannique entrer dans le bureau du conservateur Damian Green sans mandat de perquisition.

Le « speaker » est normalement reconduit dans ses fonctions aussi longtemps qu’il le désire, mais M. Martin a décidé de mettre un terme à son mandat suite au scandale des notes de frais. Cependant, si la tradition est respectée, il devrait se voir anoblir, ce qui lui permettrait de siéger à la Chambre des Lords, la chambre haute du Parlement.