Ne pas rêver sur Obama

L’ancien ministre français des affaires étrangères Hubert Védrine invite les Européens à ne pas trop attendre de miracles de la part du nouveau président élu (interview dans Le Parisien du 6 novembre 2008).

Hubert Védrine : "L’Europe n’a pas trop d’importance pour les Etats-Unis. Pourquoi en aurait-elle ? Elle ne constitue ni un problème, ni une menace, ni une solution à ses soucis. Qu’on ne se leurre pas, Obama ne sera pas constamment en train de se dire Que pense l’Europe ? ... Si nous voulons peser face à lui, il faut nous organiser davantage. Il faut cesser d’être des spectateurs enthousiastes et se comporter en acteurs, en partenaires. (...) Nous serions dans l’erreur si on voyait en Obama une sorte d’Européen post-moderne, cosmopolite, unilatéraliste. Il sera avant tout un président américain qui défendra les intérêts de son pays. On peut parier que, dans la combinaison entre ouverture et protection qu’Obama mettra en oeuvre, il y aura sans doute davantage de protection".