OGM : l’Europe ne sait toujours pas ce qu’elle veut

On ne sait toujours pas avec certitude en quoi les OGM sont dangereux. Et ce ne sont pas les Européens qui trancheront, puisqu’ils ont, de fait renoncé à y travailler. Pendant ce temps, la culture des OGM continue à progresser aux Etats-Unis, en Argentine, au Brésil, en Inde, au Canada, en Chine couvrant déjà 8% des terres cultivables dans le monde.

S’appuyant sur un avis de l’Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA) qui conclut qu’on ne sait pas si les OGM représentent un risque pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, la Commission a demandé au conseil des ministres de l’UE de forcer l’Autriche à cesser d’interdire la culture des maïs OGM T25 et Mon-810 avant de s’attaquer aux mesures comparables prises par la Grèce, la Hongrie et la France. Surprise ! Une très large majorité d’Etats-membres ont repoussé la demande de la Commission. Le Gouvernement français savoure sa « victoire », les associations écologiques et José Bové applaudissent. Mais sur le fond, rien n’est résolu. 

Et comme nous vivons dans un monde sans frontière, nous achetons déjà des produits OGM, en particulier pour nourrir notre bétail. Nous en achetons de plus en plus jusqu’au jour où nous déciderons d’en cultiver quelques-uns, par exemple ceux que l’OMC aura jugés inoffensifs à la requête d’un des pays producteurs. Alors, nous découvrirons que nous n’avons plus, en Europe, de semenciers capables de fournir nos besoins et nous irons les acheter… chez Monsanto sans trop savoir ce qu’il nous vendra ! Mais d’ici là nous pourrons dire que nos partenaires de l’UE se sont rangés à notre principe de précaution et en faire l’usage électoral qui convient.