Dans la baie de San Francisco, la ville d’Oakland abrite une « université » consacrée à l’étude et à l’exploration des marchés « émergents » du cannabis. Elle est connue sous le vocable de « Oaksterdam », en référence à la célèbre Amsterdam batave, symbole florissant de la déréglementation du commerce de ce stupéfiant.
Depuis le référendum qu’elle a organisé en 1996 sur cette question, la Californie, comme maintenant une bonne douzaine d’Etats de l’Union (et dernièrement le Massachussetts), a dépénalisé la possession (en faibles quantités) de marijuana et tolère des consommations à des fins médicales, dans des dispensaires spécialement affectés à cet usage. Mais les pressions sont fortes pour aller plus loin dans la libéralisation.
Un reportage de la BBC illustre ainsi les espoirs et les craintes que suscite la perspective d’une telle libéralisation dans cet Etat. Des espoirs, que justifient ceux qui espèrent voir ainsi s’effondrer les affaires des puissants narcotrafiquants mexicains (ils réaliseraient les trois quarts de leur chiffre d’affaires avec la marijuana), et font entrevoir un possible bonus fiscal de 1, 5 milliard de dollars au budget californien. Des craintes, aussi, exprimées par ceux qui ont été témoins de la violence inouïe de certains dealers, ceux qui redoutent au contraire une augmentation des dépenses de santé, ou qui, enfin, craignent pour la sécurité des citoyens sur les autoroutes de l’Etat.