Ne vous y fiez pas, il y a désormais comme un divorce entre les boussoles et les cartes du monde !
Le Gouvernement de ce que l’on appelait jadis, par facilité, "La Référence" n’est plus ce qu’il était.
Il ya désormais des références alternées, rétrospectives, anticipatrices, voire déchues...
De quoi désorienter les croyants, ou qui mieux serait, de les rendre plus attentifs et plus vigilants, si ce n’est précautionneux... La surprise causée par l’attribution du Prix Nobel de la paix au Président Barak Obama illustre aussi ce propos. L’intéressé l’a mieux compris que quiconque, ses propos et son attitude immédiate l’ont prouvé : humilité et clairvoyance.
Certes il y a là le couronnement d’une immense espérance, où l’humanité investit à la fois en elle même et en l’Autre : un double crédit au coeur d’une comptabilité inédite.
Que la liste de tous ceux qui aspirent, seuls ou regroupés à un tel crédit-confiance ne s’allonge pas à l’infini ! Désormais, le paradis en virtualités-optionnelles serait-il ainsi à portée de main ? Il ne manquerait en somme que le "passage à l’acte" pour assouvir le besoin-bonheur des peuples !
Toutes les églises confondues auraient ainsi quelque souci à se faire en tant que relais et stimulateurs d’énergies. Comment canaliser tous ces regroupements de consciences et ces faisceaux d’espérance ?
Mais, en contraste ou en contrepoint, nous voyons aussi apparaître ou réapparaître des images jaunissantes, qui nous rappellent en d’autres teintes que le bon vieux "politique" tel que nous l’avons toujours connu ne perd pas ses "droits".
Ainsi, les récentes célébrations du 60eme anniversaire du Conseil de l’Europe l’ont involontairement révélé. Comment expliquer autrement la texture et les inspirations contradictoires du discours de Mikhaïl Gorbatchev, invité-vedette de la célébration simultanée du 20eme anniversaire de la chute du mur de Berlin ? Rappel certes émouvant et nécessaire de grands moments d’Histoire, mais aussi reproches appuyés fait à l’Europe de n’avoir saisi ni le message ni la leçon : plus qu’une déception, une critique appuyée !
L’ évocation par Gorbatchev, à peine voilée, de la substitution par l’Occident d’un mur par un autre, la mise en cause de la préférence atlantique à une "sécurité" spécifiquement européenne, tout cela n’a pas pu passer inaperçu même si le discours anniversaire s’est tenu dans une immense salle de spectacle et non pas depuis l’hémicycle du Conseil, où retentit voici vingt ans le discours original... Même les décors parlent... il ne faut pas sous estimer leur éloquence.
En somme, une prestation "gagnant-gagnant" pour le Kremlin d’aujourd’hui, comme pour celui d’avant hier d’ailleurs !
Décidément même les Nobel de la paix n’échappent pas aux réalités politique, les leurs et celles des autres.
Il résulte de ces deux événements, bien différents, une même leçon d’humilité, positive pour le premier et peut-être négative, ou plus nuancée, pour le second !
Non, décidément le monde a bien changé, ce qui ne saurait en aucun cas être un jugement de valeur, nos plaies en portent témoignage éternel, mais la pédagogie des vigilances clame désormais plus résolument encore ses impératifs et ses commandements.
La récréation est bien finie, il n’y a plus d’enfants dans la cour !