Sur l’Afghanistan, l’Irak et l’Iran - le plus coûteux et potentiellement le plus dangereux des défis qu’aient à affronter les Etats-Unis à l’étranger – bien peu de choses oppose l’administration Obama de la plupart des dirigeants républicains, dans et hors le Congrès, relève M. Kagan. Une forte majorité de Républicains a soutenu le président Obama pour renforcer les troupes en Afghanistan. L’administration, aussi bien que l’opposition républicaine, tiennent à un Irak stable et plus démocratique. Sur l’Iran, les divergences se sont réduites dès lors qu’il était licite de faire pression sur ce que la secrétaire d’État Hillary Clinton appelle la « dictature militaire » à Téhéran. Et les Républicains doivent admettre qu’Obama, par son obstination, a réussi ce que George W. Bush n’a jamais pu faire : convaincre la plus grande partie du monde, et même la plupart des Démocrates, que l’Iran refuse tout accord susceptible de compromettre son programme d’armes nucléaires.
Comment expliquer cette surprenante courtoisie ? En partie, estime Robert Kagan, parce que les Démocrates ont changé en arrivant au pouvoir . « Etre dans l’opposition durant plusieurs années pousse à l’irresponsabilité, et c’est ce que les deux partis ont fait durant les deux dernières décennies » souligne-t-il . L’équipe Obama est arrivée au gouvernement en prétendant qu’elle devrait faire le contraire de ce que Bush a fait ou dit. Les premiers mois, c’était donc la politique du « non-Bush » qui dominait, tout comme l’était la politique du « non-Clinton » au début du mandat de Bush. « Mais les politiques du « non » ne peuvent remplacer une réflexion sérieuse, souligne-t-il. La démarche de l’administration Obama est désormais, sur la plupart des sujets, plus proche de celle de Clinton et Bush que celle des anti-Bush virulents : « cela n’est pas surprenant, car les intérêts américains, pas plus que ceux des autres nations, ne changent en fonction du cycle électoral américain », relève l’auteur.