Or : la ruée vers la Suisse

Conséquence de l’affaiblissement du dollar et de la crainte du retour d’une inflation forte (nourrie par l’avalanche d’argent injecté dans l’économie par les gouvernements et les banques centrales), l’or séduit plus que jamais : à Londres, son cours a progressé de plus de 11% depuis le début de l’année, à 980 dollars l’once. Affineur réputé, la Suisse en profite.

Les expéditions d’orfèvrerie en or en direction des fonderies helvétiques ont fait un bond de 150% entre janvier et mars 2009 pour atteindre 3 milliards FS, relève le quotidien Le Temps (5 juin 2009). Ce qui a provoqué un net réajustement des importations du pays, redevenues stables alors que la crise les avait fait fondre de 5% au dernier trimestre 2008.
La majorité de ces articles d’orfèvrerie, destinés à être fondus en lingots, provient du Vietnam (1,8 milliard FS). Mais, explique un affineur du Tessin qui a vu ses commandes doubler en un an, « ceux qui avaient accumulé de l’or durant des dizaines d’années ont voulu profiter de l’envolée des cours, et ont souvent vendu en Suisse, centre d’affinage reconnu ». Cette effervescence est en train de se calmer, explique-t-il, car « les investisseurs occidentaux cherchent un peu moins de placements refuges, et l’appréciation des devises de nombreux pays orientaux rend la vente de l’or un peu moins intéressante ».
Il n’empêche, des analystes notent que l’once d’or se dirige vers le cap des 1000 dollars, plafond psychologique ayant suivi l’effondrement de la banque Bear Stearns en Mars 2008, souligne Le Temps , et « continue de pousser certains investisseurs à se réfugier dans la relique barbare ».