Paxomania

De la Pax Romana à la Pax sinica, la manie des "pax" ne faiblit pas, symbole de l’éphémère.

Pax Americana, Pax Romana, Pax Ottomana., Pax Sinica,.. ; une belle déclinaison des influences défile, sans jamais s’nstaller définitivement !

Pax Germanica et Pax Sovietica illustrent aussi à leur sinistre manière la vulnérabilité de ces paris fous sur l’éternité.

Le politique, tout comme la religion abhorre depuis toujours l’éphémère, et plus encore l’aveu de l’éphémère
Il y a bien là une triche-instituée avec l’éternité feinte.

Cette course-poursuite à la pérénnisation des liens politiques n’en finit pas elle ne résiste à aucun raisonnement, à aucune logique ; la déraison lui sert au contraire d’engrais et de combustible.

Pour le "moins" la Religion" ne requiert-elle pas la sanction du Réel ; cette sanction est une option intériorisée.Telle est l’une des clés d’un mystère qui se survit à lui-même.

Les itinéraires impériaux et politiques veulent tout à la fois le pouvoir, l’allégeance, la croyance et si-possible la soumission. Il s’agit bien là de mettre d’accord Hobbes, Rousseau et Machiavel.

Et qu’on ne vienne pas dire " tout cela n’est que philosophie", un tout-à-l’égout commode pour évacuer la tentation de la réflexion et la double nécessité de la critique et de la Résistance.

L’Amérique actuelle, de Bush à Obama, les empires romains, de l’Antiquité à Pie XII ou Benoît XVI, les Perses ou l’Iran d’Ahmadinejad , la Turquie de l’empire ottoman à Erdogan, la Russie "nouvelle"... le cortège s’éternise. Les peuples survivent tant bien que mal...selon !

Mais au fait selon quoi ? D’abord selon cynisme et "croyance", entre Saint-Augustin et Carl Schmitt, sublimateur de l’Etat totalitaire allemand, qui aimait à dire : " le premier commandement en politique doit être "reconnais La situation". Tout est dit !

La "Paxomania" n’en défile pas moins, offrant ses palettes alternés de bonheurs et de douleurs "clés en main".

Pourquoi s’étonner dès lors qu’il y ait toujours preneurs ? Battues et Safaris géostratégiques évoluent sans cesse.

Le "citoyen-croyant" est éternel quant à lui, disponible, crédule, ou simplement dévot, voire partisan, masochiste ou même convaincu..

Les sphères d’influence se succèdent, se croisent plus ou moins pacifiquement, se chevauchent et se combattent selon des modes qui ont aujourd’hui tendance à se sophistiquer sur fonds de "mondialisation" , un "must" néo-réaliste....de plus ! L’exemple de la Chine d’aujourd’hui est particulièrement éloquent à cet égard, il impose aussi le rattrapage des flexibilités économiques, par la rigueur, parfois différée, des impératifs éthiques et démocratiques, source de toutes crédibilités.

Les alchimies politiques ainsi requises par le généralisation de tous ces flous tacticiens, de tous ces clairs-obscurs sont infinies.

Le problème fondamental qui se pose face à ces" nébulisations" galopantes consiste à s’assurer de la capacité d’adaptation simultanée du corps politique traditionnel, national ou international, à cette situation inédite. Cela interpelle également le parlementarisme que les possibilités d’action et de réaction des organisations internationales universelles ou régionales. Que dire en plus de la "désuétude" relative des alliances militaires ?

...A moins que tout cela ne soit que "péripéties" comme eût dit le Général de Gaulle, et que seule demeure la relation "ami-ennemi" fondatrice du Politique ; mais comment identifier, localiser, voire combattre, cet "ennemi" bien ou mal-aimé, dans la cosmicité nouvelle qui désormais nous englobe ?