Pierre Sellal, nouveau secrétaire général du Quai d’Orsay

Récompense d’une présidence française de l’UE considérée comme réussie, le représentant de la France à Bruxelles, Pierre Sellal, deviendra dans quelques mois secrétaire général du Quai d’Orsay.

Pierre Sellal (57 ans) fut le directeur du cabinet d’Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères du gouvernement Jospin, avant de représenter la France, depuis 2002, auprès des institutions européennes. On comprend que cet héritier d’Hubert Védrine se sente également à son aise avec Nicolas Sarkozy, dont il partage le refus de toute forme de fédéralisme européen et la conviction que la diplomatie des Vingt-Sept est en priorité celle des grands Etats, à commencer par la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne.

Cynique, Pierre Sellal ? Il répondra qu’il a surtout le souci des réalités et qu’on ne bâtit pas une politique sur des chimères, aussi généreuses soient-elles. On serait tenté de dire que Pierre Sellal est un diplomate bien français, fidèle à la tradition d’un Quai d’Orsay plus attentif à la défense des intérêts nationaux qu’à la promotion de la cause communautaire. Il se peut que dans son nouveau poste, dont le pouvoir d’influence n’est pas négligeable, Pierre Sellal contribue à une certaine évolution des mentalités et aide à accroître la dimension européenne de la politique française. Au moment où le traité de Lisbonne, s’il est enfin ratifié par tous les Etats membres, va renforcer les capacités diplomatiques de l’UE en mettant à sa disposition un véritable service extérieur, issu à la fois des institutions européennes et des administrations nationales, le nouveau secrétaire général du Quai d’Orsay sera bien placé pour travailler à la mise en place de cet instrument et à la relance de l’Europe.