Hillary Clinton est une battante qui est bien décidée à ne pas jeter l’éponge avant que le combat ne soit terminé. Elle a promis à ses supporteurs qu’elle se battrait jusqu’au bout. Elle le fera avec d’autant plus de détermination qu’elle est convaincue d’être mieux à même de terrasser le candidat républicain, John McCain, que Barack Obama.
Deuxièmement, elle veut se rendre indispensable en toutes hypothèses, peut-être pour une place sur le « ticket » démocrate comme candidate à la vice-présidence, soit comme leader du Parti démocrate au Sénat. Dans les deux cas, elle aurait une place éminente dans la campagne électorale et dans le premier cas, elle retournerait malgré tout à la Maison-Blanche, même si ce doit être par la petite porte.
Une troisième raison explique son maintien : elle a besoin de récolter de l’argent, moins pour financer sa future campagne que pour payer les dettes accumulées pendant la campagne des primaires. Elle a dû puiser encore une fois dans ses ressources personnelles pour continuer la bataille dans les quelques primaires restantes.
Enfin, elle ne désespère pas de voir Barack Obama trébucher d’ici la convention démocrate du mois d’août sur un de ces obstacles qui se trouveront nécessairement sur sa route. Au besoin le clan Clinton est prêt à venir au secours des événements et… des Républicains pour donner un petit coup de pouce. Le sénateur de l’Illinois s’est sorti de deux affaires délicates, ses rapports avec le pasteur Jeremy Wright et ses déclarations sur l"’amertume" des cols bleus de Pennsylvanie (dont il avait dit récemment qu’ils se consolaient du marasme économique avec les armes et la religion). Hillary Clinton n’est pas sûre qu’il survivrait à une troisième révélation embarrassante. Dans ce cas, elle doit se tenir prête à prendre la relève.
Dans l’immédiat toutefois, c’est elle qui a commis une bévue en déclarant que le soutien pour Obama s’érodait « chez les Américains qui travaillent, chez les Américains qui travaillent dur, chez les Américains blancs » ! Il n’en fallait pas plus pour qu’elle se voie aussitôt reprocher d’avoir laissé entendre que les Noirs étaient des paresseux.