La menace de prolifération est particulièrement forte au Moyen Orient, région qu’il qualifie de « bombe à retardement ». M. ElBaradei, qui va abandonner en novembre prochain la présidence de l’AIEA, qu’il assume depuis 11 ans, estime que le régime international actuel (le Traité international de non prolifération, élaboré dans les années 1970), est menacé de s’effondrer sous sa propre iniquité. « Tout régime doit avoir le sens de la justice et de l’équité, et ce n’est pas ici le cas ». La prochaine vague de prolifération, indique-t-il, concernera « les Etats virtuellement nucléaires » qui peuvent produire du plutonium ou de l’uranium hautement enrichi, et possèdent le savoir-faire pour la fabrication des ogives, mais qui se sont arrêtés juste avant les opérations d’assemblage de l’arme ».
« Ce phénomène, poursuit-il, va bien au-delà du cas de l’Iran. Très bientôt, vous aurez neuf Etats armés et probablement 10 ou 20 autres virtuellement armés ». L’avancée des Talibans au Pakistan l’inquiète d’autant plus que « 200 cas de trafic illicite de matériel nucléaire nous sont signalés chaque année ».