Avant de prendre la voie de l’exil, cette « self-made woman » avait créé une chaîne de grands magasins au Xinjiang, ce qui lui a valu une certaine reconnaissance officielle (elle a été membre du Congrès national du Peuple). Du jour où elle a commencé à défendre les droits des minorités ethniques en Chine, le gouvernement chinois lui a confisqué son passeport. Elle n’a cessé par la suite d’être harcelée par la police et ses déplacements ont été de plus en plus contrôlés. Le 11 août 1999, Rebiya Kadeer a été arrêtée à Urumqi, capitale du Xinjiang, et accusée d’avoir " fourni des informations secrètes à des étrangers ". Il s’agissait en fait de coupures de journaux qu’elle avait remises à une délégation parlementaire américaine en visite au Xinjiang.
Reconnue coupable, elle a été condamnée à huit ans d’emprisonnement en mars 2000. Elle a été libérée en mars 2005 sur pression de Washington et s’est exilée aux Etats-Unis. Rebiya Kadeer fait partie de la minorité musulmane des Ouigours, mais elle n’a rien à voir avec la mouvance islamiste du Xinjiang, et elle a condamné l’attaque commise lundi 4 août 2008 contre des policiers chinois à Kaschgar (16 morts).