Sans faire officiellement partie de l’équipe de politique étrangère de Barack Obama, Zbigniew Brzezinski conseille discrètement le candidat démocrate à la Maison-Blanche. Il plaide pour une relance des négociations internationales, notamment avec l’Iran. Il estime qu’il est irréaliste d’exiger comme préalable à une négociation que la partie adverse fasse la concession majeure qui doit être le résultat de cette négociation. Avec Téhéran , il s’agit de la suspension de l’enrichissement de l’uranium.
En Afghanistan, il considère que les Occidentaux font fausse route en voulant installer un régime qui, dit-il, « est bien en avance sur l’évolution spontanée de la société ». L’objectif devrait se limiter à se débarrasser d’Al Qaïda. Les Occidentaux sont en train de répéter les mêmes erreurs que les Soviétiques, qui croyaient pouvoir créer un Etat communiste en s’appuyant sur quelques intellectuels progressistes de Kaboul.
Il ne s’agit pas de quitter l’Afghanistan du jour au lendemain, ce qui serait un signe catastrophique de faiblesse de la part de l’OTAN, mais d’avoir une discussion entre Américains et Européens sur les objectifs stratégiques dans la région.
L’ancien conseiller du président Jimmy Carter, Zbigniew Brzezinski estime que les Etats-Unis devraient « définir une politique intelligente » avec l’aide de l’Europe, pour s’attaquer aux problèmes de ce qu’il appelle « global Balkans », c’est-à-dire les régions instables qui vont du flanc sud de la Russie à l’Afrique. La Chine, qui partage des intérêts avec l’Europe et les Etats-Unis et que Brzezinski voit comme une puissance « responsable et prudente », pourrait être associée à ces efforts.
En revanche, l’Europe doit redéfinir sa relation avec la Russie, avec l’aide des Etats-Unis. La Russie n’est plus un problème pour les Américains, car, dit-il, elle est devenue une « puissance régionale ». Il revient à l’Europe de lui permettre de surmonter son passé, impérialiste, soviétique et nationaliste, qui pèse sur sa politique actuelle. L’Europe a du mal à parler d’une seule voix mais sa désunion ne doit pas être un prétexte pour la passivité.