Rigueur : dire « basta » à Berlin ?

« Il est temps d’arrêter les dégâts », s’insurge le politologue espagnol José Ignacio Torreblanca qui, dans le quotidien madrilène El Païs, fustige l’obstination de la Bundesbank et du gouvernement d’Angela Merkel à poursuivre la rigueur appliquée depuis deux ans en Europe, « en dépit de ses conséquences sociales et politiques ».

Dans un article titré « Comment dit-on « basta » en allemand ? », et que traduit en français le site en ligne Presseurop, le politologue s’étonne que ce pays « n’ait pas su surmonter le souvenir de l’inflation qui fut la cause de l’effondrement de la république de Weimar ». Aujourd’hui, souligne-t-il - en fustigeant au passage la « servilité indigne de la France », qui servait jadis de contrepoids -, « le gouvernement allemand, avec un aveuglement et une posture semblable […] met non seulement en péril la construction européenne mais nourrit aussi du même coup le sentiment germanophobe ».

Et l’auteur de rappeler que « si l’Espagne conserve globalement une bonne image de l’Allemagne, le dernier baromètre du Real Instituto Elcano montre que trois Espagnols sur quatre (73%) estiment que Berlin ne tient pas compte des intérêts de Madrid ; et une écrasante majorité (87%) considère que « l’Allemagne est le pays qui commande en Europe […]. » http://www.presseurop.eu/fr