Rivalité UE-Russie dans ’’l’étranger proche"

A l’occasion de la 8è conférence stratégique origanisée à Genève du 10 au 12 septembre par l’Institut international d’études stratégiques (IISS), les participants se sont interrogés sur la capacité de l’Union européenne à devenir un acteur mondial, aux côtés des Etats-Unis, de la Chine et de la Russie, notamment.

Les Soviétiques avaient mis lontemps à accepter l’idée de l’intégration de l’Europe de l’Ouest. Depuis la fin de la guerre froide et la disparition de l’URSS, les Russes ont une position ambivalente vis-à-vis de l’Union européenne. Quand celle-ci apparait comme un possible contre-poids à la puissance américaine, ils l’encensent ; quand elle manifeste l’intention de nouer des liens étroits avec des Etats de l’ancien bloc communiste que Moscou considère comme appartenant toujours à sa sphère d’influence, ils protestent.

Ce fut le cas lors de l’adhésion d’ex-républiques soviétiques à l’UE, au début des années 2000. Et il en est de même avec le "partenariat oriental" que l’UE a récemment lancé en direction de six pays de l’ex-URSS (Biélorussie, Moldavie, Ukraine, Géorgie, Azerbaïdjan, Arménie), que le Kremlin considère comme son "étranger proche". Un participant officiel russe à la conférence de Genève n’a pas caché, peut-être involontairement, que Moscou voyait ce partenariat oriental avec une certaine suspicion. La Russie n’a rien contre cette politique, a-t-il dit, "à condition qu’elle n’entrave pas la volonté de Moscou de recréer une zone intégrée avec les Etats de l’URSS, pardon de l’ex-URSS".