Roman Herzog est un éminent juriste. Avant d’être président de la République fédérale (de 1994 à 1999), il avait été président de la Cour constitutionnelle. Il considère que l’apparition d’un cinquième parti au Bundestag -la gauche radicale du parti Die Linke- risque de condamner l’Allemagne à connaître les inconvénients d’une succession de gouvernements minoritaires. Pour parer à ce danger, il propose une modification de la loi électorale. Le système actuel est un mélange de scrutin proportionnel et majoritaire. Chaque électeur allemand dispose de deux voix. L’une pour voter pour un parti selon des listes établies par Land ; l’autre pour élire un député au scrutin majoritaire à un tour. Le nombre de députés attribué à chaque parti dépend du pourcentage de voix obtenu à la proportionnelle.
Roman Herzog suggère l’abandon de ce système et l’adoption d’un système majoritaire. Il écarte la pratique britannique du first past the post, selon lequel le candidat qui a le plus de voix dans une circonscription est élu. Il a l’inconvénient, selon Roman Herzog, d’ouvrir la possibilité qu’un parti ait la majorité au parlement avec une minorité de voix au niveau national. L’ancien président propose donc le système majoritaire à deux tours en vigueur en France depuis les débuts de la Cinquième République. Ce système permettrait de dégager des majorités claires tout en évitant d’éliminer les petits partis du parlement.