Srebrenica treize ans après

Treize ans après la fin de la guerre en Bosnie, et alors qu’on a commémoré vendredi 11 juillet le massacre de Srebrenica (8000 morts), on est encore loin d’avoir retrouvé tous les corps des victimes. Source : La Presse Canadienne ; Herald Tribune.

Environ 5000 corps sont toujours recherchés. Les charniers ont souvent été déplacés par les auteurs des crimes, qui ont ainsi cherché à en effacer les traces. "Un crime dans le crime", comme l’indique au Herald Tribune (12-13 juillet 2008) l’officier de police français Jean-René Ruez, qui a longtemps dirigé les recherches autour de Srebrenica. Pour retrouver les disparus, il faut parfois en passer par des « informateurs ». Certains emplacements sont révélés par des personnes totalement désintéressées. Mais un certain nombre de témoins demandent de l’argent ou un cadeau, par exemple des matériaux de construction, ou encore une aide pour l’obtention d’un visa vers un pays occidental. Selon les autorités, un homme a accepté de donner des renseignements après qu’on lui eut promis un four à micro-ondes neuf. « Nous négocions actuellement avec un homme qui demande 20.000 euros pour donner l’emplacement d’un charnier qui pourrait contenir 1.100 corps », explique Munira Subasic, qui dirige l’association des « Mères de Srebrenica ».

Une fois les corps exhumés, ils sont transportés dans un laboratoire pour comparer leur ADN à une base de données contenant plus de 100.000 échantillons prélevés dans le sang de parents de disparus. En cas de concordance entre deux ADN, les restes sont rendus à la famille pour être inhumés. Les corps des victimes sont inhumés à Potocari, où se trouve le mémorial de Srebrenica.