Pour sortir le conflit israélo-palestinien de l’enlisement, les membres du Quartet (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) ont imaginé une feuille de route, modifiée à plusieurs reprises, dont l’objectif est la coexistence de deux Etats, côte à côte, sur le territoire de la Palestine mandataire. La création d’un Etat palestinien à côté de l’Etat d’Israël devrait normalement être l’aboutissement d’un processus de paix, afin que l’Etat palestinien, formé des territoires occupés par Israël après 1967, soit « viable ». L’envoyé spécial du Quartet, l’ancien premier ministre britannique Tony Blair vient de proposer qu’on renverse l’ordre des facteurs. Au lieu de négocier les conditions d’un accord, il faut créer l’Etat palestinien et négocier un accord de paix ensuite : « pour que l’Etat palestinien soit un succès, a-t-il dit selon deux journalistes basés à Jérusalem, cités par l’International Herald Tribune du 14 mars, il faut commencer par créer la réalité de cet Etat sur le terrain pour les négociations politiques aient un sens. L’Etat ne doit pas être le résultat d’un accord mais de la capacité des Palestiniens à gérer la sécurité et leur économie. » En d’autres termes, l’Etat palestinien ne doit pas être le résultat final d’un accord mais le catalyseur menant à la fin du conflit.