Toshka, ou la difficile reconquête du désert en Egypte

Comme d’autres pays du Proche et du Moyen-Orient, l’Egypte rêve de reconquérir une marge d’autosuffisance alimentaire en transformant d’immenses zones désertiques en lieux de production agricole et de peuplement. Depuis dix ans, la ferme de Toshka, située dans une oasis du Sahara, est le symbole d’une lente et difficile reconquête du désert. Sources : Herald Tribune ; Al-Ahram Weekly.  

La croissance démographique et la pénurie alimentaire placent les pays du Moyen-Orient et du nord de l’Afrique devant des choix difficiles : il leur faut produire plus de céréales pour nourrir une population en rapide expansion (la population de l’Egypte doit doubler d’ici à 2050) tout en préservant des ressources en eau déjà limitées.

Le projet Toshka a été lancé en 1997. Le président égyptien Hosni Moubarak compare le chantier à celui des pyramides de Gizeh. L’espoir est qu’à partir d’un projet de cette nature, des millions d’Egyptiens se déplacent de la vallée du Nil vers la terre reconquise dans le sud-ouest du pays. A Toshka, la terre est irriguée avec de l’eau amenée par une canalisation en provenance du Nil et des sources souterraines.

La flambée récente des prix alimentaires relance les grands projets de ce type dans toute la région. Mais Toshka n’a pas encore été couronné de succès : très peu d’Egyptiens acceptent de quitter la vallée du Nil, où vit encore 98% de la population.