Turquie : un nouveau paradigme de politique étrangère

L’incident de la flotille (vers la bande de Gaza) et le « non » opposé par la Turquie aux nouvelles sanctions votées par le Conseil de sécurité des Nations unies à l’encontre de l’Iran ont une fois de plus relancé le débat sur l’inspiration prétendument « islamique » de la politique étrangère d’Ankara, écrit Ömer Taspinar dans le site en langue anglaise du quotidien turc Todays Zaman (15 juin 2010).    

L’erreur fondamentale, chez ceux qui analysent les choix stratégiques du pays, est d’opposer le « laïque » à « l’islamique », souligne le co-directeur du programme turc de la Brookings Institution de Washington. Certes, reconnaît-il, l’importance de la religion n’est pas négligeable, mais ce qui menace véritablement l’orientation occidentale de la Turquie n’est pas tant l’islamisme, que la montée du nationalisme et de la frustration vis-à-vis des Etats Unis, de l’Europe et d’Israël. 

La vraie question, note-t-il ainsi, est de connaître le prix que Ankara est prêt à payer dans son opposition aux Etats-Unis : « La frustration de Washington avec la Turquie est réelle et de plus en plus forte. Beaucoup estiment que la Turquie a besoin d’être secouée. C’est pourquoi Ankara devrait se préparer à une nouvelle ère dans ses relations avec les Etats-Unis…Nous nous orientons vers un nouveau paradigme de ce que beaucoup, à Washington, appellent « un partenariat transactionnel ». Et c’est pourquoi, relève Ömer Taspinar, « il est temps que la Turquie résolve ses problèmes avec les Arméniens et les Kurdes sans aller à Washington. C’est alors seulement qu’elle méritera réellement « grandeur et confiance en soi » dans ses relations avec l’Ouest ».

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