Un nouvel impérialisme franco-allemand ?

Les sommets exclusifs comme celui qui s’est tenu cette semaine à Deauville entre Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et Dmitri Medvedev, devraient susciter de la défiance, estime la politologue Jana Kobzova, citée par Eurotopics.

L’Europe multipolaire ne doit pas être dirigée de façon impérialiste par des grandes puissances, écrit la collaboratrice du Conseil européen des relations étrangères dans une tribune publiée par le quotidien libéral slovaque Sme : "Deauville est devenue une station balnéaire importante au XIXe siècle, période au cours de laquelle les puissances de l’époque s’étaient partagé l’Europe en zones d’influence. Ce sommet a donc aussi rappelé le souvenir de ce concert des puissants, de Bismarck à Talleyrand. … L’Europe souffre aujourd’hui de problèmes pour lesquels elle ne dispose pas de solutions. Reste à savoir ce qui changera pour la sécurité en Europe après les discussions de Deauville, auxquelles les dirigeants français, allemand et russe ont choisi de ne pas convier 90 pour cent des Etats européens, pas plus que la Turquie, dont le poids ne cesse pourtant de croître. 

Ce n’est pas le sommet de Deauville qui est problématique, mais la tendance qui s’en dégage. L’UE est menacée d’un retour au temps où les grandes puissances européennes se partageaient leurs sphères d’influence. Cela n’augure rien de bon pour la multipolarité du continent."