La théorie du 26 + 1 est défendue par la France et par l’Allemagne. Pour Nicolas Sarkozy, le "non" irlandais n’est qu’un accident de parcours : Nicolas Sarkozy a appelé samedi 14 juin à "continuer le processus de ratification" du traité européen de Lisbonne "de façon à ce que l’incident irlandais ne devienne pas une crise". "Le traité de Lisbonne a été signé par les chefs d’Etat ou de gouvernement des 27 Etats membres et la procédure de ratification est déjà achevée dans 18 pays. Nous espérons donc que les autres Etats membres poursuivront le processus de ratification", soulignait par ailleurs la déclaration conjointe de Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, publiée vendredi 13 juin. Le ministre allemand des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, est allé plus loin en soulignant que l"’Irlande, pour un temps, devra laisser l’intégration européenne se poursuivre à 26 Etats".
Le Premier ministre français François Fillon faisait entendre un autre son de cloche à la veille du scrutin irlandais, puisqu’il estimait jeudi soir qu’il n’y aurait "plus de traité de Lisbonne" en cas de rejet du texte par les Irlandais, "sauf à reprendre le dialogue avec le peuple irlandais". Une analyse proche de celle des eurosceptiques, qui estiment que le traité de Lisbonne "est mort", comme l’a dit Vaclav Klaus, le président tchèque. D’après le Sunday Times, le premier ministre britannique Gordon Brown partagerait cette analyse sans le dire ouvertement, et il fera tout pour empêcher l’Irlande d’être isolée en Europe (ce qui signifie qu’il mettra son veto à toute décision entérinant une Europe à plusieurs vitesses). La ratification du Traité doit toutefois s’achever cette semaine à la Chambre des Lords.