C’est la première fois qu’une femme accède à la tête de cette Eglise qui, avec quelque 24 millions de fidèles, est l’une des plus importantes du monde protestant. Docteur en théologie (elle a soutenu une thèse sur "Pauvreté et richesse, une interpellation pour l’unité de l’Eglise") Margot Kässmann, 51 ans, mère de quatre filles, a été pendant cinq ans secrétaire-générale du Kirchentag, le rassemblement des Eglises protestantes allemandes. Devenue en 1999 évêque de la plus grande Eglise régionale d’Allemagne, cette femme au charisme apprécié, a aussi traversé des épreuves : un cancer du sein il y a trois ans puis, quelques mois après sa guérison, un divorce. Ce qui a pu choquer certains chrétiens conservateurs, alors que, pour beaucoup de protestants, son parcours reflétait simplement les réalités de la vie.
Enthousiaste, La Repubblica (29 octobre), voit en cette nomination « une révolution féministe » : « Margot Kässmann a été élue pour le courage avec lequel elle vit publiquement sa vie d’évêque et de femme, ainsi que pour la popularité et son image qui lui ont valu les surnoms d’évêque pop ou de Demi Moore de l’Eglise ». Le quotidien progressiste italien note que beaucoup la situent politiquement à gauche, proche des Verts, « mais elle n’a pas manqué de saluer à plusieurs reprises la chancelière Angela Merkel comme une femme extraordinaire ». Il estime enfin que cette femme « qui plus est non-conventionnelle », est « susceptible de rouvrir des débats en souffrance dans le monde catholique. Dans tous les cas [elle] tend la main aux catholiques ».