Union pour la Méditerranée : un an après

L’Union pour la Méditerranée (UPM), le projet qui était cher à Nicolas Sarkozy il y a un an, quand il a réuni à Paris le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Europe et du sud de la Méditerranée, a fait quelques progrès, lors d’une réunion ministérielle, jeudi 25 juin à Paris.

Ces petites avancées font suite à une période de quasi-stagnation, due au conflit israélo-palestinien qui pollue l’UPM comme il a parasité avant elle le processus de Barcelone, avec une aggravation de la tension consécutive à l’intervention de Tsahal à Gaza.

Sans que les problèmes politiques soient réglés, une amélioration du climat a eu lieu grâce à la présence à Paris d’un représentant israélien et d’un représentant palestinien, pour la première fois cette année. Des petits projets concrets, qui sont au cœur de l’initiative de l’UPM, ont été décidés. D’autre part, le 13 juillet, doit avoir lieu à Munich une grande réunion consacré à un projet gigantesque : la production d’électricité à partir de l’énergie solaire au Sahara et son transport vers les pays de la rive nord de la Méditerranée. Si la réalisation suit son cours, le soleil du Sahara pourrait contribuer, en 2019, pour 15% à la consommation d’énergie de l’Europe. Le coût du projet est évalué à 400 milliards d’euros, nous a précisé Günther Gloser, secrétaire d’Etat allemand aux affaires européennes. Le chef de file est la société de réassurance Munich Re qui a réuni autour d’elle des firmes allemandes et le gouvernement de Berlin.

En ce qui concerne l’organisation de l’UPM elle-même, deux problèmes politiques restent en suspens : la présidence et le secrétariat. A l’origine Nicolas Sarkozy voulait une double présidence de deux ans, avec un pays du sud (l’Egypte) et un pays du nord. Pour ce dernier poste, la France était candidate. C’était sans compter sans la règle européenne de rotation semestrielle. Après la présidence française de l’Union européenne, au deuxième semestre 2008, Nicolas Sarkozy n’a pas voulu abandonner totalement la coprésidence du nord. Celle-ci a donc été partagée entre la France et la République tchèque, selon la formule suivante : pour les réunions formelles, les deux pays étaient présents ; pour les réunions informelles, les Français représentaient les Tchèques. Pour le deuxième semestre 2009, la présidence tournante de l’UE échoie à la Suède qui a refusé, jusqu’à nouvel ordre, le même type d’arrangement.

Même incertitude en ce qui concerne le secrétariat. Son siège sera bien à Barcelone mais sa composition reste encore à définir. Le secrétaire général sera certainement issu d’un pays du sud mais le nombre des secrétaires généraux adjoints est encore flou. L’objectif officiel était d’avoir un secrétariat léger, pour éviter la création d’une lourde machine bureaucratique, mais l’indispensable pondération entre le nord et le sud, et les pays du sud entre eux, laisse à craindre une inflation du nombre des secrétaires généraux adjoints.