Vaclav Havel et l’avenir de la République tchèque

A l’occasion de la célébration du 20ème anniversaire de la révolution de velours, qui avait entraîné la chute du régime communiste en Tchécoslovaquie, Vaclav Havel dresse un bilan dans le journal économique Hospodarske Noviny (16.11.2009).

Celui qui fut le principal protagoniste de cette révolution, et par la suite président de la Tchécoslovaquie, puis de la République tchèque, s’interroge : « Continuerons-nous d’avancer dans les 20 prochaines années ? Je pense que oui […] J’ai dit il y a 20 ans que notre pays n’était pas florissant. Je ne pourrais pas dire cela aujourd’hui. Mais il fleurit de manière très étrange ».
Car le Président-philosophe, comme on l’appelle à Prague, ne cache pas une certaine inquiétude : « Nous ne tirons aucun enseignement, nous répétons les erreurs que d’autres ont commises il y a longtemps. Nous voulons jouer le jeu mais nous avons peur de fixer des règles. Les bonnes mœurs se perdent, les gens volent, et quand quelqu’un dit qu’il ne vole pas, on se moque de lui ». Il garde malgré tout espoir : « Mais notre société a elle aussi le regard tourné vers l’avenir, elle changera petit à petit. Et par chance, nous n’avons plus besoin de révolution pour cela […] La vérité et l’amour doivent l’emporter sur le mensonge et la haine ».