Daniel Cohn-Bendit : « Je voudrais savoir ce que vous ferez quand le traité de Lisbonne aura été adopté par la Chambre des députés et le Sénat tchèques. Respecterez-vous la volonté démocratique des représentants du peuple ? Vous devrez le signer. Ensuite je voudrais que vous m’expliquiez la nature de votre amitié avec le sieur Ganley [le président du parti Libertas en Irlande, chef de file du non au référendum].Comment pouvez-vous rencontrer une telle personne dont on ne sait pas très bien qui le finance ? Dans votre fonction, vous n’aviez pas à le rencontrer…
Vaclav Klaus : Je dois dire que depuis six ans [depuis son élection à la présidence en 2002], personne ne s’est adressé à moi dans ce style et sur ce ton. Vous n’êtes pas à Paris sur les barricades. Je croyais que chez nous ces méthodes avaient disparu depuis dix-neuf ans. Je vois que je me suis trompé. Je ne me permettrais pas de vous demander comment sont financées les activités des Verts. Comme dans la demi-heure que nous avons, nous devrions avoir une discussion rationnelle, je vous prie, Monsieur le Président, de donner la parole à quelqu’un d’autre…
Hans-Gerd Pöttering (Président du parlement européen) : Non. Nous avons assez de temps. Mon collègue peut continuer car chaque député peut vous demander ce qu’il veut. [S’adressant à Daniel Cohn-Bendit] Continuez, cher collègue.
V. K. : C’est incroyable. Je n’ai jamais vu ça.
D. C-B. : Parce que vous ne m’aviez pas encore eu ici.
Pöttering : Pour finir, je voudrais dire encore quelque chose -et je veux quitter ce lieu en bonne intelligence. Le fait que vous ayez comparé l’Union européenne avec l’Union soviétique est plus qu’inacceptable… Ce qui nous anime est la liberté et la démocratie, la réconciliation en Europe…
V. K. : Je ne vous ai pas comparé à l’Union soviétique. Je n’ai pas prononcé le mot Union soviétique. J’ai dit que depuis dix-neuf ans je n’avais vraiment pas connu une telle atmosphère et un tel style en République tchèque.