Vaira Vike-Freiberga à la présidence de l’Europe !

Jean-Dominique Giuliani défend la candidature de l’ancienne présidente lettone Vaira Vike-Fraiberga au poste de présidente stable du Conseil européen, un poste créé par le traité de Lisbonne qui entrera en vigueur le 1er décembre 2009. C’est l’actuel premier ministre belge, Herman Van Rompuy, qui fait figure de favori pour ce poste, devant le Néerlandais Jan Peter Balkenende et le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker. Le nom de Vaira Vike-Freiberga est également dans l’air. La candidature de Tony Blair semble définitivement torpillée pour la présidence du Conseil. Un sommet extraordinaire devrait décider de cette nomination (ainsi que de celle de "ministre des affaires étrangères" de l’UE) dans les semaines, voire les jours qui viennent. Source : www.jd-giuliani.eu

Vaira Vike-Freiberga est la seule femme en lice pour être désignée Présidente du Conseil européen par les Chefs d’Etat et de gouvernement. Elle est à la fois un symbole et la personnalité la plus qualifiée pour cette fonction difficile qui nait avec le Traité de Lisbonne.

Incarnation de la culture européenne dans ce qu’elle a de meilleure, polyglotte, cette universitaire réputée a présidé aux destinées de son pays, la Lettonie, avec un éclat particulier, pendant deux mandats.

L’histoire de sa vie résume bien celle du continent : chassée par le Second conflit mondial, sa famille traverse l’Europe, séjourne sur les bords de la Méditerranée, atterrit au Canada et revient chez elle après la Chute du Mur de Berlin.

De là la densité de sa personnalité, qui trouve une expression dans ses recherches sur le langage et ses écrits sur les traditions orales.

C’est une femme de savoir, d’une haute exigence intellectuelle et morale, qui mesure, peut-etre mieux que d’autres, la réalité de la culture européenne, ce souffle de créations artistiques et de chefs d’oeuvre accumulés, de recherches incessantes et d’inventions incroyables, de génie et de beautés, qui font de notre Europe un lieu privilégié dans le monde.

Nous avons besoin aux plus hautes fonctions européennes, de vrais intellectuels engagés, qui n’hésitent pas à assumer des tâches d’Etat mais puisent leur force dans les cultures sédimentées sur notre sol, malgré les conflits et les tragédies d’une histoire bouleversée.

Les Européens serons fiers de la voir et de l’entendre dans sa mission d’aider les Chefs d’Etat, de faciliter leur prise de décisions communes et d’incarner leur volonté.

Présider le Conseil européen, ce n’est pas présider l’Europe, c’est etre auprès des Chefs d’Etat légitimes des pays de l’Union, un atout supplémentaire dans leurs souhaits de relever le défi de la présence de l’Europe dans un monde qui se transforme.

C’est savoir écouter, montrer du discernement, entrainer quand c’est nécessaire, respecter chacun et tirer les conclusions communes qu’on doit ensuite défendre et incarner devant le Parlement européen, à coté de la Commission et auprès des citoyens.

Je connais Vaira Vike-Freiberga, j’en ai la plus haute idée, je l’estime et je l’admire.

Je mène campagne pour elle, pour un choix qui romprait avec les "décisions-comme-on-n’en-veut-plus", les subtils compromis diplomatiques dans lesquels les citoyens ne se reconnaissent pas !

Je vois déjà les sourires : "un si petit pays, par ailleurs en grande difficulté économique" ? Et oui, justement. Si l’Union a confiance en elle-même, en ses mécanismes de solidarité et d’intégration, ses règles de droit et sa monnaie, elle n’a pas à s’incarner par la taille, mais par la qualité des femmes et des hommes qu’elle choisit.

J’imagine aussi le couplet : "Une Balte, vous n’y pensez pas ?" Mais oui ! Surtout quand elle a eu la grandeur d’âme d’être, seule de sa région, présente aux cérémonies de commémoration de la victoire à Moscou le 9 mai 2005, contre le sentiment majoritaire de son peuple qui a souffert le martyre sous la botte du totalitarisme communiste.

Si un pays incarne la fin de la Guerre froide, c’est bien le sien, membre de l’Union et de l’Otan, capable à la fois d’accueillir sur son sol une forte population russe qui ne veut pas rentrer chez elle, d’entretenir avec son grand voisin, quasi-génocidaire en l’espèce, des relations tournées vers l’avenir, capable aussi d’inviter Simone Veil en Lettonie pour évoquer avec lucidité les horreurs subies par la communauté juive dans cette région, bref, de faire de la mémoire et de l’histoire un espoir pour l’humanité, une force pour l’Europe et non un boulet pour l’avenir.

J’entends déjà les critiques : "elle ne fait pas partie du club et ne siège plus à la table du Conseil européen".

Pardonnez ! Ce serait une erreur de nommer un membre actuel du Conseil européen. On ne demande pas à son Président d’y poursuivre des objectifs politiques propres, des buts nationaux plus ou moins avoués, de continuer à y faire de la politique de parti en vue d’une élection !

On doit exiger de lui un sens aigü de l’abnégation, un savoir-faire démontré, un engagement européen sans faille.

Un ancien Chef d’Etat est donc plus qualifié qu’un actuel Chef de gouvernement, embarqué dans les querelles politiques nationales ou de parti !

"Mais pèseront sur le futur Président des contraintes très fortes ?" Oui, il devra etre respecté, c’est-à-dire etre éminemment respectable, etre irréprochable, à la hauteur, incarner par sa personnalité des symboles et une méthode, une volonté politique qui doit être plus forte mais ne peut s’exprimer que si les Etats membres jouent le jeu.

Avouez qu’un docteur en psychologie, spécialiste de psycholinguistique a quelques atouts dans sa manche !

Je mesure enfin les enjeux : aider les institutions européennes à s’imposer sur la scène mondiale. Chacun va y jouer son rôle : les Etats, le futur Haut Représentant, le Parlement européen, la Commission et tant d’autres encore, de la Banque centrale à la présidence tournante qui va continuer à animer les réunions entre Etats ! Un sacré défi !

Pour le relever, il y faudra beaucoup de désintéressement, une véritable hauteur de vues, énormément de doigté, peut-être une touche de féminité et de grandes capacités personnelles. Vaira Vike-Freiberga cumule toutes ces qualités et l’a prouvé.

De constater que les Etats de l’Union européenne font un choix politique et la désignent à la tete de leur instance commune, me conforterait dans ma conviction que l’Europe est capable du meilleur, de choix judicieux et audacieux et qu’elle a pris un nouveau départ en tenant compte de l’avis des citoyens.

Pour soutenir sa candidature : www.unepresidentepourleurope.eu