Le rapport des experts porte la marque de cette continuité, même s’il ouvre quelques nouvelles pistes de réflexion. C’est plus un état des lieux qu’un texte vraiment novateur. Les auteurs eux-mêmes reconnaissent que le rapport recherche des points d’équilibre sur bien des débats qui animent l’Alliance et parfois la divisent. Equilibre entre la défense collective, objectif de l’OTAN à son origine, et les actions extérieures qui se sont multipliées depuis la fin de la guerre froide ; entre la dissuasion et la prévention ; entre les anciennes et les nouvelles menaces ; entre une organisation militaire et une « approche globale », intégrant le militaire et le civil ; entre une alliance régionale, centrée sur le monde atlantique et une alliance globale ayant vocation à intervenir partout où les intérêts de ses membres pourraient être mis en cause…
Le rapport prend quelque distance avec une déclaration d’Andres Rasmussen à la conférence de Munich sur la sécurité, en février dernier. Le secrétaire général de l’OTAN présentait son organisation comme « le hub de la sécurité globale ». Il lui revient maintenant de rédiger le projet final avec l’aide d’un petit groupe de conseillers et après avoir pris l’avis des représentants des vingt-huit pays membres de l’Alliance, plus quelques partenaires, y compris la Russie. La question est de savoir s’il sera en mesure d’aiguiser les contours de ce nouveau concept stratégique ou si les compromis indispensables à une adoption à l’unanimité e n diminueront la pertinence.