« Dans l’ensemble, on ne peut pas nier que ce régime jadis totalitaire soit devenu un régime autoritaire », estime Jean-Luc Domenach, qui parle d’un lent « ramollissement » du parti au pouvoir : « le ramollissement s’arrête dès qu’il y a une menace, mais il existe. Les prisonniers politiques, par exemple, sont moins nombreux. Je les évaluais à 200 000 au lendemain de 1989, contre 15 000 ou 20 000 aujourd’hui. Les exécutions capitales restent trop nombreuses, mais la tendance est nettement à la baisse ».
Marie Holzmann reste plus réservée sur l’évolution du régime : « l’été dernier, le responsable de l’agence de sécurité alimentaire, accusé dans le scandale des médicaments frelatés, a été arrêté, jugé, condamné et exécuté en onze jours ! Un cas parmi d’autres qui montre que la justice en Chine est toujours soumise au pouvoir ». Autre exemple : « l’avocat Teng Biao, qui a reçu le prix des droits de l’homme des mains de Rama Yade, a raconté comment des policiers avaient reçu l’ordre de résoudre une affaire de meurtre avant la fin du mois. Ils ont donc pris quatre hommes au hasard et les ont fait avouer sous la torture. Les juges savaient qu’ils étaient innocents, mais tous les quatre ont été exécutés. Des exemples terribles comme celui-ci, il y en a tous les jours ».