Le quotidien britannique The Guardian avait révélé que des responsables dans l’administration Obama planchaient sur une lettre du Président à l’Iran visant à « briser la glace » des relations américano-iraniennes pour ouvrir la voie à un dialogue direct. Information entre-temps démentie par la Maison-Blanche. Il n’empêche, le ton change. « Si la nouvelle administration américaine est disposée, comme l’a dit Obama à changer sa politique, non seulement en paroles mais dans les faits, elle trouvera un Moyen-Orient plus coopératif, incluant l’Iran » a affirmé Manouchahr Mottaki. Il a précisé que « la sécurité et la stabilité de l’Afghanistan ne concernait pas ce seul pays mais la région toute entière, de même en ce qui concerne l’Irak. » Il a dit que son pays était favorable au retrait des troupes américaines d’Irak, mais aussi d’Afghanistan.
Des responsables américains et européens ont laissé entendre ces dernières semaines que l’idée d’associer l’Iran aux efforts de stabilisation de l’Afghanistan pourrait être un moyen, pour la nouvelle administration américaine d’entamer le dialogue avec Téhéran. Mottaki n’a pas précisé comment il coopérerait avec les Etats-Unis. Même si l’Iran réclame officiellement le retrait américain d’Afghanistan et d’Irak, certains observateurs considèrent que Téhéran aspire à un partage des intérêts en Irak et en Afghanistan.
(...) Selon la nouvelle administration américaine, Obama souhaite engager un dialogue direct avec l’Iran mais il a mis en garde Téhéran en cas de refus des demandes de l’ONU sur l’arrêt de l’enrichissement de l’uranium. Un conseiller du Président iranien a répondu que l’Iran n’arrêterait pas ses activités nucléaires puisqu’il n’y avait pas d’activités non pacifiques et que « toutes nos activités sont faites sous le contrôle de l’AIEA, dans le cadre des accords internationaux. » (…) Signe que les menaces de frapper les installations nucléaires iraniennes sont à prendre avec beaucoup de précaution, un représentant républicain de la commission des renseignements du Congrès a affirmé qu’une frappe contre les installations iraniennes était « très difficile ». (…)
Au cas où le flirt américano-iranien devait aboutir à une relation permanente et stable, les relations entre l’Europe et l’Iran évolueraient de la même façon. (…) Dernier signe de la transformation attendue des relations entre l’Iran et les Etats-Unis, l’attitude du directeur de l’AIEA, Mohamad El-Baradei qui s’est réjoui des nouvelles dispositions du Président Obama estimant que « le dialogue direct est le seul moyen de régler le conflit du nucléaire. C’est la voie qu’il faut poursuivre, après tant de retard. »