Zaventem, chef-lieu de tensions communautaires en Belgique

Zaventem, aux portes de Bruxelles, est située sur le territoire de la Flandre. Le néerlandais y est la seule langue officielle. Comme d’autres communes flamandes proches de la capitale, Zaventem est un lieu de tensions et d’incompréhensions fortes entre Flamands et francophones de Belgique. 

Le conseil municipal de Zaventem vient de décider que les candidats à l’achat de certaines parcelles de terrain doivent non seulement prouver un lien avec la commune mais aussi être en mesure de parler le néerlandais. Les autorités locales de Zaventem justifient leur méthode par la nécessité de "garantir le caractère flamand" de Zaventem et de "favoriser la cohabitation entre les habitants d’un même quartier". La Commission européenne entend vérifier si cette pratique ne viole pas la législation européenne anti-discriminations. L’affaire pourrait aller devant la Cour européenne de justice.

En mars, un comité des Nations unies s’est dit "préoccupé" par la situation à Zaventem. Il a également épinglé le gouvernement flamand pour avoir limité l’attribution de logements sociaux aux seules personnes parlant le néerlandais ou s’engageant à l’apprendre. Un article paru le 14 mai dans le New York Times accuse la Flandre de pratiquer « une forme non violente de fascisme ». La commune flamande de Liedekerke avait permis récemment à des responsables de centres aérés de refuser l’accès à des enfants qui ne comprennent pas le néerlandais. Cette mesure a entre-temps été annulée par le ministre flamand de l’intérieur.