Le capitalisme et la crise financière selon Hans-Magnus Enzensberger

L’écrivain Hans Magnus Enzensberger commente la crise financière et l’avenir du capitalisme dans l’hebdomadaire Der Spiegel.

« Jusqu’ici ce monstre protéiforme que nous appelons capitalisme s’en remet chaque fois, parce qu’il sait diablement bien apprendre et parce qu’il n’y a aucune alternative en vue, » explique Enzensberger au Spiegel. Il est avéré que « le capitalisme marche avec tout. Avec la démocratie comme avec la dictature, avec le fascisme comme avec le parti chinois qui se dit communiste. »

Il ne faut pas donc pas s’étonner des crises périodiques du capitalisme : « sans elles, ce système économique n’aurait jamais rien appris ; il aurait depuis longtemps disparu, comme l’économie centralement planifiée des communistes. » 

Enzensberger critique une « fantastique perte de mémoire. » Les cycles de boom et de krach, de présomption et de panique relèvent du système de fonctionnement du capitalisme : « je ne comprends pas, dit-il, pourquoi le monde entier est si surpris. » 

Il est d’ailleurs "remarquable" selon lui que "les Allemands, qu’on rencontre dans chaque coin du monde, de la Bolivie au Tibet, ne veulent pas voir qu’aujourd’hui comme avant ils vivent dans un paradis de fous. Ils sont hébétés ou furieux quand la croissance économique glisse en dessous du zéro, comme si la fin du monde était proche. Manifestement, ils ne veulent pas savoir comment fonctionne le capitalisme. »